Créée et basée à Martigny, la fondation Moi pour Toit œuvre depuis 1987 en faveur des enfants défavorisés de la région de Pereira en Colombie. Déjà 35 ans qu’elle gère, sans intermédiaire ni subvention cantonale ou fédérale, son propre programme d’accueil, de protection, d’éducation et de formation d’enfants et jeunes âgés de 4 à 18 ans et au-delà dans le cas d’études universitaires. Christian Michellod, ancien journaliste sportif, est le fondateur et président de l’organisation. Nous l’avons rencontré dans la boutique colorée de Moi pour Toit, sur l’Avenue de la Gare de Martigny.
C’est un voyage de 1975 en Colombie qui marquera Christian Michellod pour toujours, profondément touché par le pays, par les gens et par les enfants. À tel point qu’il décide avec sa femme d’entreprendre les démarches d’adoption de deux enfants colombiens. «En allant chercher le premier enfant douze ans après, j’ai retrouvé les mêmes sourires que j’avais rencontrés, les mêmes mains qui se tendent et comme je ne pouvais pas adopter tous ces enfants, j’ai voulu donner d’une autre manière.» À ce moment-là, Christian Michellod est encore journaliste sportif et il met tout cela en place à côté de son travail. La première mission a été la construction d’un foyer afin d’accueillir douze petites filles en danger d’exploitation sexuelle. Rien de tel n’existait dans cette ville de Pereira -une ville qui compte près de 800’000 habitants et où se concentrent les actions de la fondation. Ces petites filles ont aujourd’hui plus de 40 ans et depuis, la fondation a pris de l’ampleur, notamment avec l’ouverture de plusieurs écoles.
Cette année, on fête d’ailleurs la 19e rentrée scolaire pour les enfants de Moi pour Toit et ceux des bidonvilles alentour, eux aussi accueillis dans les écoles de la fondation. En tout, plus de 140 enfants sont aidés actuellement. Cela représente un budget de 3000.- par jour dont un tiers provient du gouvernement colombien et le reste des dons suisses et surtout valaisans. Plusieurs foyers, hors et dans la ville de Pereira, des ateliers de formation, des terrains de jeux et un centre éducatif font notamment partie des infrastructures de Moi pour Toit. En Colombie, l’organisation ressemble à celle d’une PME, avec une soixantaine de personnes salariées qui s’occupent des enfants. Grâce au travail effectué, à ce jour, plus de 10’000 enfants ont pu être aidés. En Suisse en revanche, tout fonctionne bénévolement. Le comité est composé de 7-8 personnes et les actions se concentrent sur les manifestations, afin de faire connaitre la fondation, et sur la boutique de Martigny.
Concrètement, aujourd’hui, Moi pour Toit continue sa même mission: suivre un enfant dès ses 5-6 ans et l’accompagner dans son parcours de vie. Jusqu’à ses 12-13 ans, il sera accueilli dans un espace proche de la nature, en dehors de la ville. Puis, il rejoindra le centre et un foyer pour adolescents pour être petit à petit intégré dans la société. «Actuellement, l’objectif est déjà de faire fonctionner tout cela. Moi, je suis tout depuis 35 ans et continue de me rendre sur place trois fois par année. Entretenir cette relation de confiance est très important», explique Christian Michellod. Si la responsabilité de faire fonctionner ce qui existe déjà est primordiale, deux projets sont en cours de développement. Le premier est la fin de la mise en place et le transfert des adolescentes dans un nouveau foyer en ville. Le deuxième projet est de pouvoir proposer un cycle scolaire complet. En effet, aujourd’hui, l’école de Moi pour Toit offre une instruction dont les degrés ne vont pas jusqu’au bout du cycle scolaire. Il manque deux ans pour que celui-ci soit complet. Un nouveau bâtiment est en cours de construction et pourra accueillir de nouvelles classes en 2023, en proposant les deux degrés supplémentaires.
La fondation participe à de nombreuses manifestations pour se faire connaitre et sensibiliser les gens à la situation en Colombie. En attendant de rencontrer Christian Michellod et les bénévoles de l’organisation, il est possible d’aider et de contribuer aux actions de Moi pour Toit en passant à la boutique faire quelques achats. «Tous les objets ont été choisis avec soin, ils sont magnifiques et ont tous été réalisés par des artisans que je connais personnellement.» Un autre moyen de participer est de rejoindre le club de parrainage et de verser 20.- par mois à la fondation. Bien entendu, tout don unique est bienvenu, sans oublier de se donner rendez-vous en novembre prochain pour la traditionnelle soirée de gala.